🐕🦺 Vaccination du chien adulte : vaccins complémentaires et sur vaccination
- Estelle Roux

- 11 oct.
- 4 min de lecture

🩺 Introduction
Une fois adulte, le chien n’a pas forcément besoin du même protocole qu’un chiot. La vaccination du chien adulte doit être adaptée à son mode de vie, à son environnement et à son état de santé. L’objectif : protéger efficacement, sans sur-vacciner.
💉 Le protocole de base pour la vaccination du chien adulte
Le protocole de base protège des maladies virales les plus graves. Selon les laboratoires, on parle de CHPPi (chez Merial) ou de DAPPi, mais la protection visée est la même.
🦠 C – Maladie de Carré
Maladie virale très contagieuse (proche de la rougeole). Elle se transmet par contact rapproché et sécrétions respiratoires. Elle provoque fièvre, toux, troubles digestifs et parfois nerveux. Sans vaccination, elle peut être mortelle chez le chiot.
🩸 H – Hépatite de Rubarth
Due à un adénovirus canin (type 1). Transmission par l’urine, la salive ou les selles d’un chien infecté. Atteinte du foie : abattement, douleurs abdominales, jaunisse.
💧 P – Parvovirose
Parvovirus extrêmement résistant dans l’environnement. Transmission par les selles, le sol, les surfaces ou le matériel. Diarrhées hémorragiques, vomissements et déshydratation : une urgence vitale, souvent mortelle chez le chiot si non pris en charge.
Les salons du chiot et certaines expositions regroupent de nombreux chiots pas totalement immunisés : ce sont des foyers potentiels. Beaucoup d’éleveurs responsables n’y participent pas pour protéger leurs chiots.

🌬️ Pi – Parainfluenza
Virus respiratoire impliqué dans la toux du chenil. Transmission aérienne et contacts rapprochés, surtout en collectivité (pensions, clubs).

💉 La primo-vaccination et le choix du laboratoire
Le choix du laboratoire compte. Le laboratoire Mérieux (Merial), d’origine française, a longtemps été une référence avec sa gamme Eurican, appréciée pour ses formulations bien tolérées chez les races sensibles comme l’Akita Inu. Merial a été racheté par Boehringer Ingelheim, qui a conservé la qualité et poursuivi la R&D sur des vaccins sûrs et performants.

💧 La Leptospirose (L / L4)
Origine et transmission
Maladie bactérienne due aux leptospires. Elle se transmet par contact avec de l’eau ou de la boue contaminée par l’urine de rongeurs. La bactérie pénètre par les muqueuses (bouche, nez, yeux) ou de petites plaies. C’est une zoonose (peut toucher l’humain).
Chiens à risque et signes à surveiller
Plus fréquente en zones rurales et humides : fossés, mares, flaques, gamelles d’extérieur. Chiens de chasse, chiens aimant l’eau et chiens vivant à la campagne sont plus exposés. Signes possibles : fièvre, abattement, vomissements/diarrhées, douleurs, jaunisse ; formes graves rénales ou hépatiques.
Le vaccin L « classique » vs L4
Le vaccin L protège contre des sérogroupes ciblés : L « classique » couvre 2 souches, L4 en couvre 4 pour une protection plus large. Chez certains chiots sensibles (ex. Akita), L classique/L multi peut être mieux toléré ; chez l’adulte, L4 est souvent bien accepté et pertinent en zone à risque.
Durée d’efficacité et rappels
La protection est comprise entre 6 mois et 1 an : un rappel annuel est recommandé (parfois semestriel en zones très humides). Chez l’adulte, un schéma raisonné consiste à faire CHPPi + Leptospirose tous les 3 ans, et la Leptospirose seule les années intermédiaires.

🐾 Le protocole vaccinal chez le chiot
En France, aucune vaccination n’est légalement obligatoire, sauf la rage pour voyager à l’étranger. Lors d’une cession, seule l’identification (puce ou tatouage) est obligatoire.
Dans la pratique, la primo-vaccination à 8 semaines est la norme professionnelle chez les éleveurs responsables : elle met en place une première barrière, même si les anticorps maternels peuvent atténuer la réponse.
Les recommandations actuelles : première injection à 2 mois (chez l’éleveur), rappel à 3 mois, second rappel à 4 mois, puis rappel complet à 1 an. Ensuite, CHPPi/DAPPi tous les 3 ans et Leptospirose annuelle. Ce rythme épouse la chute des anticorps maternels et consolide l’immunité durablement.

🧪 Les vaccins complémentaires
Rage : requise uniquement pour franchir une frontière ou pour certaines expositions.
Toux du chenil : l’intranasal offre une protection plus rapide et plus complète que l’injectable en contexte de collectivité.
Leishmaniose : transmise par le phlébotome (sud de la France) ; le vaccin aide mais la protection anti-moustiques reste clé.
Piroplasmose et maladie de Lyme : transmises par les tiques ; le vaccin peut être utile selon l’exposition mais n’exonère jamais des antiparasitaires.

🧫 Le test VacciCheck
VacciCheck est un test sanguin qui mesure les anticorps contre la Carré, l’Hépatite et la Parvovirose. Il permet de vérifier l’immunité avant de décider d’un rappel, afin d’éviter la sur-vaccination, notamment chez les chiens âgés ou sensibles.

❌ Les risques de la sur-vaccination chez le chien adulte
Trop vacciner n’apporte pas plus de protection. Un excès peut fatiguer le système immunitaire, provoquer des réactions et, plus rarement, favoriser des désordres auto-immuns. Les valences CHPPi/DAPPi se rappellent tous les 3 ans (la protection ne diminue significativement qu’au-delà), alors que la Leptospirose se maintient annuellement selon l’exposition.

🌿 Mon avis d’éleveuse
Avec l’Akita Inu, j’ai observé que le vaccin L4 peut être moins bien toléré chez certains chiots (fatigue, troubles digestifs), mais qu’il passe mieux chez l’adulte. Je privilégie donc L classique/L multi chez les jeunes, puis j’adapte à l’âge, au mode de vie et à l’environnement. L’important, c’est d’ajuster : vacciner mieux, pas plus.

✅ Conclusion
La vaccination de l’adulte doit être raisonnée : protocoles adaptés au mode de vie, rappels CHPPi/DAPPi tous les 3 ans, Leptospirose annuelle (voire semestrielle en zone très humide), et rage pour les voyages. Certaines maladies (ex. leptospirose) sont des zoonoses : protéger le chien, c’est aussi protéger la famille. En France, il n’existe pas d’obligation vaccinale générale ; seule la rage est exigée au passage de frontière. Le bon schéma est celui que l’on construit avec son vétérinaire.







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